Le Maroc se fait très offensif en Afrique subsaharienne
dans sa stratégie de développement à l’international. Le domaine des
technologies de l’information et de communication (TIC) n’est pas en reste dans
cette stratégie qui vise à prospecter les marchés africains à fort potentiel de
développement pour offrir des relais de croissance à l’industrie locale du
secteur.
Dans la stratégie "Maroc Numeric 2013", lancée en
octobre 2009 et pilotée par le Conseil national des technologies de
l’Information, la priorité a été donnée au développement de la filière TIC en
soutenant les acteurs locaux et en créant des pôles d’excellence ayant un fort
potentiel à l’export. L’organe institutionnel marocain de promotion des
exportations "Maroc Export" a pris à bras le corps la mission
d’ouvrir les opportunités internationales aux entreprises marocaines opérant
dans le secteur des TIC avec un focus sur le marché africain.
Dans son plan
triennal 2014-2016, Maroc Export prévoit une vingtaine d’actions
promotionnelles dans le domaine des TIC et de l’offshoring, entre
participations aux salons mondiaux des TIC (GITEX de Dubaï et WMC de
Barcelone), des missions d’études (Corée du Sud, Turquie et Malaisie) et une
série de rencontres "B to B" visant à explorer les opportunités d’affaires
offertes par des pays comme la France, la Belgique, l’Espagne, les Etats-Unis
et surtout des pays de l’Afrique subsaharienne. Une dizaine de pays de
l’Afrique subsaharienne ont été identifiés comme des marchés cibles pour les
opérateurs marocains. Il s’agit du Sénégal, Mauritanie, Cameroun, Côte
d’Ivoire, Gabon, Kenya, Niger, Mali, Guinée.
Depuis le début de l’année, une cinquantaine d’entreprises
marocaines relevant du secteur des TIC se sont rendues au Gabon, en Côte
d’Ivoire, en Mauritanie et au Sénégal, menées par Maroc Export en collaboration
avec l’Association des Sociétés Technologiques (ASTEC) et la Fédération
Marocaine des Technologies de l’Information, des Télécommunications et de
l’Offshoring (APEBI). Le but de ces missions est de développer un partenariat
"gagnant-gagnant", basé sur le savoir-faire et l’expertise des
entreprises marocaines du secteur des TIC, avec le souci de leurs
"permettre de développer leurs activités d’exportation, faire connaître
leur potentiel économique", selon le Secrétaire Général de Maroc Export,
Larbi Bourabaa.
Construire un hub régional dans le domaine des TIC
Les responsables en charge du numérique ne s’en cachent pas.
La finalité de la nouvelle stratégie marocaine est de construire un hub
régional dans le domaine des TIC. Pour Hicham Amadi, président de l’ASTEC qui
regroupe plus de 230 entreprises avec un chiffre d’affaires consolidé de 700
millions de DH et qui emploient plus de 1.500 personnes, l’avenir de l’économie
marocaine dans ce domaine "est tributaire de la dynamique de croissance de
ses entreprises à l’international" et en "premier lieu sur
l’Afrique".
Dans un contexte international marqué par l'intensification
de la concurrence sur les marchés du Nord, les responsables marocain du secteur
des TIC misent ainsi sur le marché africain qui constitue, selon eux, "une
niche stratégique pour les entreprises nationales, compte tenu de sa taille
appelée à gagner en importance avec les efforts déployés par la communauté
internationale en faveur du développement de l'Afrique, notamment à travers les
Objectifs de développement du Millénaire (OMD, ndlr)".
L’Afrique subsaharienne présente un important gisement pour
les entreprises marocaines. Les dépenses TIC dans cette région devraient
atteindre une dizaine de milliards de dollars en 2016, selon certaines études.
A coté, le Maroc est l’un des rares pays africains à voir développé une
industrie des TIC. Il s’est même lancé dans la fabrication de biens TIC avec
des exportations vers le Singapour, l’Italie et la France, pour un montant de
565 millions de dollars, selon la Conférence des Nations Unies sur le commerce
et le développement (CNUCED).
Le secteur des TIC au Maroc est l’un des plus
développés en Afrique. Il représente plus de 4% du PIB (l’internet contribue à
2,3 % au PIB, le 3e en Afrique). Le Maroc a investi en 2011, toujours selon la
CNUCED, 159 millions de dollars dans le développement logiciel et 295 millions
dans les services informatiques.
source : MagrhebEmergent
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